Maud Leroy

Après avoir suivi des cours de danse classique et contemporaine durant huit ans, j’ai intégré l’atelier du Crazy Horse à Paris pour suivre une formation très exigeante et très physique. Un grave accident de la route a rompu cet élan à l’âge de ma majorité.

L’année suivante, dès l’obtention de mon baccalauréat, j’ai la chance en classes préparatoires littéraires de faire des rencontres déterminantes : Ariane Mnouchkine, Daniel Mesguich (qui m’engage comme assistante à la mise en scène et me confie un rôle dans Mithridate à la Comédie Française). Je suis aussi Jacques Lassalle à New York, en tant qu’auditrice libre, alors qu’il monte Dom Juan avec la Comédie Française.
Dès lors, mon engagement pour le théâtre sera entier. Cependant, je reste convaincue que tout doit toujours passer par le corps avant de se dire avec les mots. Que les émotions, du latin motio : le mouvement, sont des états physiques qui donnent naissance au verbe : « Si tu veux jouer Jésus, commence déjà par écarter les bras », disait Jacques Lecoq.

Sur les conseils de Daniel Mesguich, ma formation se poursuit à l’Académie Théâtrale Pierre Debauche / Théâtre du Jour à Agen.
Mon parcours de comédienne débute (Mots et Liberté en 2001, La Double Inconstance 2002) et je tisse des liens avec le Nord-Pas-de-Calais (en donnant des ateliers de pratique théâtral à La Comédie de Béthune). J’y installe alors ma première compagnie, Léocadia, et réalise deux mises en scène : Lucrèce Borgia de Victor Hugo (2001/2002), et Ajax de Sophocle (2004/2005).

Toujours à la recherche d’une grammaire du mouvement, je me tourne vers les théâtres du monde. Je suis des formations au Mohinyattam en Inde (2004), puis au théâtre Nô et Kyôgen au Japon (2005). Grâce à la bourse artistique UNESCO-Aschberg, je retourne en Inde au printemps 2006. Au sein de la Darpana Academy à Ahmedabad, je réalise la mise en scène de Dom Juan de Molière, en anglais et en hindi, avec une troupe de comédiens professionnels indiens. Durant ces quatre mois, je me forme également au Bharata Natyam.
De retour en France, je monte Agamemnon de Rodrigo García, qui tourne sur trois saisons (2007/2010).

Après avoir joué dans dans L’Echange de Paul Claudel, sous la direction de Pierre Debauche, je bénéficie du dispositif Pas-à-Pas du Ministère de la Culture (2011). Dispositif que je réalise à La Rose des Vents, Scène nationale de Lille Métropole. J’y rencontre des artistes aux univers forts (Olivier Dubois, Jean-Michel Rabeux, Mikaël Serre, Tatiana Frolova), suis des formations de danse avec Alain Platel, et Patrick Bonté, et écrit ma première pièce : Sound, spectacle de théâtre dansé (2012). Cette proposition marque les débuts de nouvelles aventures artistiques, avec une nouvelle compagnie, Versus.
Dans le prolongement de Sound, la pièce In Memoriam sera tournée exclusivement vers le mouvement. Cette « danse pour les morts » est en création sur la saison 2013/2014, avec le soutien du Ballet du Nord et de La Rose des Vents.