Enfant de Boris Charmatz© Grégoire Korganow
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Grégoire Korganow

Diplômé des Arts Appliqués à l’école Estienne à Paris, Grégoire Korganow commence sa carrière comme photojournaliste en 1991 et développe d’emblée une écriture personnelle. Il réalise pendant vingt ans des travaux pour des journaux français et internationaux de renom (Libération, New York Times, National Geographic, Marie Claire, Le monde, de l’air…). Ces dernières années, il se concentre sur des travaux personnels, soutenus par des structures culturelles, des fondations et des institutions. Ses séries sont publiées et régulièrement exposées dans des lieux prestigieux en France et à l’international. Photographe engagé dans le réel, il prend le parti des invisibles, s'intéresse au hors-champ, puis à l’infime. Il conçoit ses images comme une invitation à regarder les failles, les apories, les désordres contemporains. Ses travaux sont le résultat d’un processus de dépouillement et d’utopie, à la recherche d’une vérité invisible ou d’une intimité enfouie. Il s’intéresse notamment aux zones laissées à l’ombre du regard en France, dont il fait surgir une réalité sobre et crue.

En 2008, Christian Lacroix, invité d’honneur des Rencontres photographiques d’Arles, expose « A côté », un travail sur la vie chaotique de familles de personnes détenues. Cette série est la première étape d’une longue immersion dans les prisons françaises, d’abord pour la réalisation des séquences photographiques d’un film documentaire sur le CGLPL, puis pour un travail personnel sur l’enfermement en France. De 2010 à 2013, en qualité de Contrôleur des Lieux de Privation de Liberté, le photographe s’attèle à documenter la réalité des conditions d’incarcération, lors d’une immersion libre et inédite dans plus de 20 lieux d’enfermement en France. En 2015, la série «Prisons» est notamment projetée à Visa pour l’image de Perpignan, exposée à la Maison européenne de la photographie à Paris, fait l’objet d’un ouvrage (ed. Neus) et de nombreuses publications. En 2017, Grégoire Korganow poursuit son travail sur la figure du détenu, cette fois depuis le dehors et par le prisme d’un projet inclusif en cours de réalisation, soutenu par la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques (FNAGP), la Région Normandie et la Fondation M6.

Parallèlement et depuis 2006, il réalise des portraits de pères avec leur fils, une série intime sur le temps, l’hérédité, la fragilité des corps. C’est le premier, et à ce jour le seul des travaux du photographe, où il met en scène sa propre intimité : la série commence par deux autoportraits, l’un avec son fils, l’autre avec son père. Ce diptyque est enrichi par d’autres portraits de duos père/fils photographiés au gré de nombreuses invitations en résidence en France, au Brésil et en Chine. Très vite, la série est exposée, notamment en 2013 à la Triennale de Milan en Italie, en 2015 à la Maison européenne de la photographie à Paris ou en 2016 au Three Shadows Photography Art Center de Beiing en Chine (Festival Croisements) ou à Mosaïcografia de Porto Alegre au Brésil. Les prises de vue du photographe font l’objet d’un film documentaire de Stéphane Mercurio, « Quelques choses des hommes » diffusé sur France 2 et récompensé par plusieurs prix. La série française est rassemblée dans un ouvrage (ed. Neus 2016).

Le travail de Grégoire Korganow sur le corps, ses stigmates et ses métamorphoses l’amène naturellement à s’intéresser au mouvement et à la performance, et à s’emparer pour ses projets du médium du film autant que de celui de la photographie. Depuis 2013, il signe plusieurs films dont UN TEMPS DE RÊVE sélectionné au festival OVNI de Nice en 2016.

Grégoire Korganow enseigne en 2012 la photographie à la Faculté Paris 1 et en 2017 à l’Ecole de l’Image des Gobelins à Paris.

Il conduit régulièrement des ateliers aux Rencontres d’Arles, à l’invitation de festivals français et étranger.