Songe d'une nuit d'été © Grégory Batardon
Songe d'une nuit d'été © Grégory Batardon
Songe d'une nuit d'été © Grégory Batardon
Songe d'une nuit d'été © Grégory Batardon

Le songe d'une nuit d'été

2013

Michel Kelemenis

Ballet du Grand Théâtre de Genève

Un nouveau chapitre des créations de Michel Kelemenis pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève s’ouvre. Le chorégraphe revisite Le Songe d’une nuit d’été avec l’ensemble des 22 danseurs de la compagnie, et, pour la création en octobre l’Octuor à cordes et la Suite pour orchestre de Félix Mendelssohn, joués en direct. 

Une information menue extraite du texte foisonnant de William Shakespeare donne le coup d’envoi : la magie du philtre utile aux renversements amoureux provient d’une flèche perdue de Cupidon, tombée au pied d’une plante à fleurs.

Alors que Kelemenis confond dans un même personnage malicieux Cupidon et Puck, la couleur rouge souligne l’influence surnaturelle qui amènera chacun à s’éprendre de chaque être vivant croisé. La virtuosité des artistes du Ballet se met au service d’une fable coquine. Nicolas Musin les couvre d’élégance dans la simplicité d’espaces scénographiques subtils et vaporeux.

Distribution

Chorégraphie Michel Kelemenis 
Musique Félix Mendelssohn 
Direction musicale Robert Reimer 
Scénographie & costumes Nicolas Musin 
Lumière Nicolas Musin & Jean-Marc Skatchko

Production

Grand Théâtre de Genève

DIFFUSION PASSÉE

16/04/2016 00:00 À Kaohsiung City (Taïwan)

17/04/2016 00:00 À Kaohsiung City (Taïwan)

22/04/2016 00:00 Shanghai, Chine

23/04/2016 00:00 Shanghai, Chine

26/04/2016 00:00 Pékin, Chine

Textes complémentaires

Un philtre, un âne ...

Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare dépeint une satire de société. Texte empreint d’ironie, trois intrigues s’y entremêlent. L’auteur malmène la moralité et la relation amoureuse par la magie divine d’un philtre d’amour associée avec hardiesse aux assauts d’un âne, symbole s’il en est des errements du désir. 

La suite pour orchestre de Félix Mendelsshon Bartholdy illustre idéalement la comédie théâtrale. Elle paraît moins adaptée au ballet, et sa durée, courte, invite à lui attacher la puissance de l’Octuor à cordes. Rapprochées, ces deux œuvres révèlent un compositeur fougueux à la fibre mélodique subtile. Une Romance sans paroles pour piano articule les deux mondes, tangible pour les hommes et les femmes, onirique pour les elfes et les fées. L’obstacle musical majeur reste la Marche nuptiale, qu’un rituel, païen au regard de la coutume, détourne pour s’adresser aux sens plutôt qu’aux sentiments.

Ici, le personnage maladroit de Puck tire les fils d’un récit simplifié pour être lisible en scène par la danse. De son nuage fantaisiste, il lance les projectiles stupéfiants et s’amuse de tous. Il s’éprend d’une fée et la contraint pour en faire sa reine en même temps qu’il désunit deux couples d’humains. La forêt, emblème récurent de la mise à l’épreuve, prend les atours d’un élégant cortège succombant sans discernement au désir charnel et au ravissement. Les univers emmêlés s’éclairent par la grâce de 5 ordonnateurs de réjouissances, et les noces, fussent-elles forcées, se consomment finalement en légitimité.

Le merveilleux, le grotesque et le mystère présents dans le Songe d’une nuit d’été l’assimilent à un conte pour adulte. Le contexte sociétal historique disparu, ses ingrédients s’assemblent en une texture poétique dans laquelle se reflètent encore et toujours passion, pouvoir et vanité.

Tracés par le scénographe et costumier Nicolas Muzin, les lieux sont éthérés et les silhouettes raffinées, qu’habitent et incarnent les 22 artistes exceptionnels du Ballet du Grand Théâtre de Genève.

Michel Kelemenis