Cités Citées © JM Naudin
Cités Citées © Moussa Sen Absa
Cités Citées © Reportage MK
Cités Citées © Reportage MK

Cités Citées

1992

Michel Kelemenis

Kelemenis & cie

« Ce n’est pas un spectacle mondialiste qui aurait l’ambition de synthétiser puis de résumer la diversité humaine. C’est plutôt le désir de composer, à partir d’un répertoire d’éléments que le hasard me fait aimer et que je choisis pour eux-mêmes, une chorégraphie à la fois explicite et abstraite. » 

Michel Kelemenis  

Cités citées s’inspire de 8 ports jumelés avec Marseille : Abidjan, Alexandrie, Dakar, Gênes, Hambourg, Kobe, Le Pirée et Shanghai. Villes de rêves, dispersées aux 4 coins du globe, Michel Kelemenis les réunit en un seul voyage. Il séjourne et travaille dans chacune de ces villes, en ramène des sons étranges, des images particulières dont il essaime le spectacle.
Pour chacune d’entre elles, il écrit des matières chorégraphiques complexes issues de l’observation des danses traditionnelles ou inspirées par l’ambiance générale que les ports diffusent.
L’énergie africaine, la ritualisation japonaise ou le détail des gestes chinois, par exemple, sont autant de caractéristiques qui permettent au chorégraphe de retrouver le sens des danses de groupe et d’investir un champ infiniment plus libre et grand.
Michel Kelemenis tente avec les 8 danseurs qui l’accompagnent d’exprimer tant la multiplicité des informations qu’il a reçues que la simultanéité d’existence de celles-ci.

Distribution

Chorégraphie - Michel Kelemenis 
Danseurs - Aïcha Aouad, Arnaud Cabias, Philippe Combeau, Pascal Labarthe, Frédéric Leprevost, Elise Olhandeguy, Corinne Rochet, Claudine Zimmer 
Son - André Serré, Eric Maurin, Michel Kelemenis, Frédéric Viricel 
Décor - Christine Le Moigne 
Costumes - Christine Le Moigne, Michel Kelemenis 
Chaussures - Patrick Valdivia 
Lumière - Evelyne Rubert

Production

Théâtre du Gymnase (Marseille), Office de la culture de Marseille, Théâtre de l’Agora - scène nationale d’Evry, Centre de création lyrique, musicale et chorégraphique de Saint-Etienne, 
Association Beaumarchais

Avec l’aide de la Fondation du Japon, Prix Léonard de Vinci, Le Merlan - scène nationale de Marseille, Théâtre de l’Olivier - Istres

Remerciements à nos amis d’Abidjan, Alexandrie, Dakar, Gênes, Hambourg, Kobe, Le Pirée et Shanghai. 

En savoir +

Libération Fabienne Arvers

mars.1993

Un alphabet joyeux
Michel Kelemenis a su développer sa gestuelle propre, proche du détail graphique mais impliquant tout le corps en permanence, en s’appropriant les caractéristiques des danses rencontrées en Afrique ou en Asie. Où l’énergie côtoie la stylisation, et la pure délectation physique, l’impact sacré d’un rituel, sans que le passage de l’un à l’autre ait l’air forcé ou ampoulé. Alors, le plaisir de recevoir est bien au rendez-vous.

Textes complémentaires

Marseille est un village

« Quatre mois passés à déambuler dans 8 villes à côté desquelles Marseille semble n’être qu’un village :
De ce 1er constat est issue la forte tonalité urbaine de Cités citées. S’il arrive que ces millions de personnes trouvent un peu de calme certains soirs, il n’en demeure pas moins que les sonnettes des bicyclettes de Shanghaï, les bruits électroniques de Kobé, la sourde masse sonore des véhicules que réfléchit le ciel bas et lourd de Hambourg ou l’omniprésence vocale des marchands de Dakar composent autant de poésies urbaines cacophoniques. Et le grouillement, la circulation des individus par flots dans lesquels on se glisse, le temps et la pratique aidant, avec délectation, ne peuvent induire qu’une danse de nombre, fluide, généreuse, régulière, pleine d’effleurements et de ces lois qui dans la rue nous permettent, partout, de nous croiser sans nous heurter.
Bien sûr l’équivalence entre les villes choisies et le nombre de danseurs peut sembler anecdotiques. Elle est motivée par le fait que partout ailleurs dans le monde la danse que l’on préfère est une danse de groupe, tantôt de fête, tantôt d’expression scénique, souvent traditionnelle. De nombreuses graphies pour l’ensemble des danseurs dessinent Cités citées, que le spectateur peut relier à telle ou telle ville par la présence d’indices clairs, gestuels ou sonores. Et si parfois quelque indice était inconnu du piréote ou du gênois, il y aurait toujours un abidjanais ou un alexandrin pour se reconnaître au travers de celui-ci.

Ces villes imposantes accueillent chacune un port, et, avec une régularité jamais contredite, une très grande diversité de population. Ces côtoiements les relient, inévitablement, faisant du mélange une vertu, une mosaïque où chaque particule de verre habite une place aussi infime que nécessaire : une invitation à une écriture détaillée et fouillée que Cités citées ne peut manquer de montrer.
Ce n’est pas un spectacle mondialiste qui aurait l’ambition de synthétiser puis de résumer la diversité humaine. C’est plutôt le désir de composer, à partir d’un répertoire d’éléments que le hasard me fait aimer et que je choisis pour eux-mêmes, une chorégraphie à la fois explicite et abstraite. »
Michel Kelemenis