Sur le plateau, les relations se créent par combinaisons, jonctions, disjonctions : en perpétuel agencement. L'écriture d'EMPIRE met à l'œuvre différents rapports de force : spatialité, attractions, accords grégaires ou en proie aux déséquilibres. De ces tensions vont naître d'autres territoires, d'autres formes avec d'autres motifs et d'autres conventions. La partition chorégraphique décrit un paysage hérissé où les gestes produits en accord, en rupture ou en marge, fabriquent et façonnent les attentions. Le titre d’EMPIRE est choisi pour ce qu'il évoque : organisation, système, expansion, verticalité, chute. Le judo et la contredanse anglaise se sont imposés comme des formes évidentes à même de manifester ces mouvements dynamiques. Il s’agit de densité, de masse et d'épaisseur du mouvement, même si, paradoxalement, les corps chutent dans le silence des tatamis. Ainsi, le premier effondrement de l'Empire advient lorsque les motifs sous nos yeux s'échappent des récits sous-jacents, lorsqu'ils deviennent mobiles et qu'un continent inattendu et détaché de leurs rives apparaît.