L’irlandaise Oona Doherty porte en elle la chair de Belfast. Dans un double solo percutant et sensible, elle transpire l’essence des quartiers populaires, d’une jeunesse lésée, défavorisée, d’un désespoir qui se pare d’ultra-virilité pour dissimuler la peur en simulant la force. Deux états dialoguent dans Hope Hunt & The Ascension into Lazarus, que la danseuse Sati Veyrunes articule brillamment, regard frondeur, entre danse sociale et théâtre physique. En jogging, tee-shirt over size et arborant ostensiblement sa chaîne en or, elle interprète cette humanité violente et vulnérable, mixant les mots aux gestes, et l’hyper réalisme de l’invective au lyrisme de la danse. Quand elle quitte le sombre pour le blanc, le corps agressif accède au calme de l’abandon et s’oublie dans l’extase, mais toujours secoué, tiraillé entre colère, provocations et espoir.