Ana Pérez & José Sanchez prolongent leur recherche autour du Stabat Mater, poème médiéval évoquant une femme debout face à la perte d’un enfant. Ce corps meurtri, mais dressé, incarne à la fois l’extrême douleur et une dignité farouche, une tension vitale que la danse flamenca, par sa puissance expressive et organique, rend palpable. Après une première approche en duo avec la création Stans en 2024, les deux artistes développent une nouvelle écriture pour trois corps, une voix et un musicien. À travers cette version profane et contemporaine du poème, les artistes cherchent à faire dialoguer les époques et les esthétiques dans une architecture vivante, où les matières sonores, les rythmes, les chants et les gestes se répondent, se croisent et se superposent. Guitare, voix et danse forment ici un triptyque indissociable, un organisme en résistance, tendu entre effondrement et redressement, pour construire un espace de lutte, de mémoire et de transcendance. La traversée incarne un flamenco réinventé, porté par la spiritualité intense de l’hymne marial et par la puissance du féminin.