L’Atlas mnémosyne, créé par l’historien de l’art Aby Warburg à partir de 1920 se compose d’un immense corpus d’images, réunissant tableaux, photographies de sculptures ou d’évènements, cartes du ciel ou du monde. Punaisées côte à côte, ces images se prolongent, mettent au jour des filiations, des échos à travers le temps, suggérant de nouvelles façons de lire les formes, les figures et les symboles tout en bouleversant la chronologie des évènements. Zoé Lakhnati s’inspire de cet Atlas pour incarner en scène des personnages venus d’époques et de lieux différents. Souvent conquérantes, héroïques ou divertissantes, ces entités aux apparences inébranlables se relaient au plateau et laissent apparaître leurs échecs, leurs défaites et leurs morts potentielles. This is la mort met en jeu le poids de ces corps -capitalistes, body- buildés et victorieux- qui se désagrègent. Chaque entité devient le récipient de mémoires, pour laisser apparaître et disparaître des images dramatiques, tragiques et théâtralisées. L’espace de la scène comme espace de gloire se retrouve renversé par la déchéance de ces figures fantasmées.