Inspirée par l’univers du cinéma et la figure de la cascadeuse, Solène Wachter explore les liens étroits entre danse et cascade, deux pratiques où l’engagement physique intense peut être mis au service d’une illusion, où le corps virtuose agit sans nom, parfois au service d’un ou une autre. Entre performance physique et effets de substitution, les cinq interprètes explorent les couches nécessaires à la crédibilité d’une action à priori impossible pour le corps. Sur scène, la Machine à Spectacle, technique, se fait partenaire : cordes, câbles, structures métalliques et treuils dissimulés, prolongent les gestes dans une écriture entre vivant et inanimé. Le plateau révèle une danse cassée, ou qui donne l’impression de l’être, un espace ou l’accident devient la norme, une chaîne d’actions précise où la tension se glisse dans chaque rouage. En déployant une mécanique subtile de lumières et d’artifices, la chorégraphe interroge une fascination universelle pour le spectacle du risque, ce seuil instable où fiction et réalité se confondent.