Grâce à sa forme chorégraphique radicale, créé en 2014, THE DOG DAYS ARE OVERinterpelle le public sur sa perception des danseurs, danseuses, chorégraphes, et de Jan Martens lui-même. Le chorégraphe délivre une œuvre dans laquelle l’interprète serait comme une espèce désœuvrée et purement exécutive, qui s’efforce d’atteindre la perfection. Soumis à une écriture complexe, mathématique, dynamique, et épuisante, interprétée quasi entièrement à l’unisson, les danseurs et danseuses finiront par se tromper. C’est à ce moment-là que « le masque tombe ». La pièce repère parmi les spectacles axés sur l'épuisement et la répétitivité questionne. Où se situe la frontière entre l'art et le divertissement ? Qui sommes-nous en tant que regard lorsque nous envisageons la souffrance des danseurs et danseuses au théâtre comme une corrida dans une arène ? L’œuvre pour huit interprètes incite le public à changer de position : il passe de la simple soumission à l'expérience à une réflexion active sur celle-ci. Ici, les schémas de danse mathématiques font souffrir les interprètes. Les regarder souffrir, c'est aussi souffrir. Et c'est voir. Voir que nous nous précipitons inutilement dans la vie.